Une idée stimulante — faire la promotion des arguments, idées, enjeux, travers et vertus etc. du féminisme en jouant sur l’ambiguïté d’un personnage qui va s’y opposer tout en voulant épouser la cause (tordu, mais c’est un dispositif comique intéressant pour exposer les arguments en les « mettant en scènes opposées », en quelque sorte), un début provocateur qui augure d’un livre bien amusant et intellectuellement stimulant, un début de développement qui semble ne pas tomber dans le préchi-précha ou le « je déballe mes fiches de trucs à dire dès que possible » … et puis c’est tout de même le flop. Ça devient assommant sur la longueur ; les fiches, justement, se voient trop. Le personnage n’est pas si clair, même dans son ambiguïté (la vulgarité machiste, masculiniste semble tout de même le faire bien jubiler).. L’auteur semble au bout d’un moment être le seul à s’amuser avec ses caricatures. Je n’ai même pas eu la force de le terminer avec pourtant l’adhésion à la cause, la motivation et l’ouverture d’esprit les plus sincères possibles. Le roman est nanti d’une postface fictive qui enfonce le clou de façon caricaturale. Sur ce sujet à ne pas négliger, tout est sans doute à faire (si ce n’est fait, d’un point de vie littérature humoristique, j’entends), mais là force est de se désoler que c’est raté et que l’humour mobilisé tombe à plat. .
Résumé de l’éditeur : Issu d’une famille où la position que l’on occupe est déterminée en fonction de son sexe, un jeune journaliste se demande comment être un véritable « allié », et soutenir efficacement la lutte pour une réelle égalité entre les femmes et les hommes. Lorsqu’il rencontre Najwa, une militante féministe, l’allié se rend compte de tout le chemin qu’il reste à parcourir. Convaincu que seule une révolution radicale pourra arracher une conquête sociale, il décide de se lancer dans une campagne anonyme de sexisme extrême. Son but ? Provoquer un électrochoc dans la société. Il crée alors l’Etat Phallique, groupuscule composé des plus fervents machos du pays. Les actions se succèdent, les luttes s’intensifient jusqu’au point de non-retour…. Car pour l’allié, le prix à payer est considérable: devenir l’homme qui déteste le plus la femme qu’il aime. Roman-gigogne tour à tour sociologique, politique et dystopique, où l’humour le dispute à la provocation et à l’hyperbole, Un bon féministe est une formidable histoire d’amour et de combat dont on ne peut sortir indemne.
Un bon féministe, de Ivan Repila
Margot Nguyen Béraud (Traducteur)
EAN : 9782330195380 – 256 pages – Actes Sud (04/09/2024)