Ça va être chaud la journée d’étude du 15 octobre sur l’humour en littérature. Dans les auteurs cités (pour certains des axes du moins), il y en a de sinistres, ou d’autres qui nécessitent un complément chatouillaire…
JOURNÉE D’ÉTUDE JEUNES CHERCHEURS LETTRES / HISTOIRE / SCIENCES HUMAINES
L’humour contemporain : hybridations, résilience et nouveaux médias
Université du Littoral Côte d’Opale, Boulogne-sur-Mer, Centre universitaire du Musée
Mercredi 15 octobre 2025
Unité de Recherche sur l’Histoire, les Langues, les Littératures et l’Interculturel (UR 4030 HLLI)
Argumentaire
Dans son étude intitulée Le Sens littéraire de l’humour publiée en 2010, Jean-Marc Moura formule ce constat : « l’humour s’attache et s’attaque à tous les aspects de la littérature, cultive tous les registres et tous les genres » (Moura, 2010). Si l’humour se manifeste sous des formes variées, à travers les époques et les genres littéraires, il semble aujourd’hui encore échapper à une définition stable confirmant ainsi l’expression de Pierre Daninos : « L’humour, calvaire des définisseurs[1] ». Pourtant, les études contemporaines sur l’humour ont connu ces dernières décennies un essor considérable : articles de revues, colloques, séminaires, tables rondes, entretiens[2], témoignent de sa richesse théorique et de sa complexité. Son exploration dépasse aujourd’hui les cadres strictement littéraires pour mobiliser des approches transdisciplinaires, mêlant critique littéraire, philosophie, sciences cognitives, sociologie et théories du langage.
L’humour apparaît comme un révélateur des mutations profondes de la création contemporaine, où les frontières entre les arts deviennent de plus en plus perméables. Les écrivains explorent ainsi les possibilités humoristiques à la croisée des genres dans un contexte où la circulation incessante des discours redéfinit les modalités d’expression. L’humour évolue au gré des évolutions artistiques et numériques (Gefen, 2012 ; Chambat-Houillon et Le Corff, 2017). À l’ère des nouveaux médias, l’humour est devenu un élément clé pour assurer la visibilité et le partage d’une œuvre ou d’un contenu audiovisuel. Son pouvoir de détournement en fait un levier essentiel pour la circulation sur les plateformes en ligne.
Il s’inscrit dans l’écriture fragmentaire et réactive des réseaux sociaux (« twittérature », blog) et s’expérimente à travers des dynamiques d’hybridation générique toujours plus complexes. L’humour littéraire est ainsi le lieu d’un jeu subtil entre fiction et réalité, gravité et désinvolture. Il interroge également les enjeux de la réception et la posture auctoriale.
Par ailleurs, l’humour contemporain se caractérise par sa dimension réflexive et métadiscursive interrogeant ses propres mécanismes et conditions d’existence. Il devient un outil privilégié d’exploration des limites du dicible et du représentable dans notre société (Alain Vaillant, Le Rire moderne, 2021).
Cet appel à contribution propose d’interroger ces articulations, afin de mieux comprendre comment l’humour, en tant que force transformative et subversive, redéfinit les contours de la littérature contemporaine.