[Podcast] « Le plaisir de livre » sur l’œuvre de David Lodge

[Texte de France Inter, émission du 14 mars 2025 > ici]



Chroniqueurs et amis du vendredi se replongent avec joie et drôlerie dans l’œuvre littéraire de l’écrivain britannique David Lodge, mort le 1er janvier 2025 à l’âge de 89 ans.
Nous célébrons le plaisir de lire les romans de l’écrivain britannique David Lodge. La Chute du British Museum, Jeu de société, Changement de décor, Un tout petit monde... des romans inventifs et drôles, terriblement anglais et qui ont connu un grand succès dans notre pays. David Lodge est décédé en janvier 2025 à l’âge de 89 ans. Il savait faire rire avec des thèmes sérieux.
Qui était David Lodge ?
Il est né le 28 janvier 1935 dans le sud de Londres. Comme il le disait au Monde en 2019 : « Je descends de deux familles, les Lodge et les Murphy, l’une d’origine irlandaise, l’autre belge, des expansifs d’une part, des dépressifs de l’autre ». Son père était musicien et chanteur dans des orchestres de danse, et sa mère était secrétaire.
Il grandit pendant la Seconde Guerre mondiale. Son rêve quand il est enfant, c’est de devenir journaliste sportif. Il suit des études de lettres puis devient professeur à l’université de Birmingham où il y restera 27 ans. L’université sera le décor principal, la matrice de nombreux romans.
David Cosnard, journaliste, explique que David Lodge a amassé beaucoup de souvenir durant son enfance et son adolescence, parfois difficiles, qu’il a ensuite mis dans ses romans : « […] les expansifs et les dépressifs qu’il avait côtoyés, sa tante hyper bavarde dont il était à moitié amoureux, enfin tout ça, il l’avait enregistré et il l’a utilement dépensé pour notre plus grand plaisir. »
L’œuvre de David Lodge, drôle et acide
Pour Denis Cosnard, David Lodge était un grand écrivain, un grand artiste, même si, selon lui, ce qu’il faisait n’était pas de la très grande littérature. « Je pense que ça ne restera pas dans l’histoire de la littérature, comme Shakespeare ou Proust. Mais quel plaisir ! Quel bonheur de lecture, quelle drôlerie, ça pétille d’intelligence, ça pétille de verve et de subtilité. Et dans ce monde où, effectivement, en ce moment, on est un peu pétrifié par l’actualité internationale, lire David Lodge, c’est comme retrouver un petit sac de bonbons anglais oublié au fond d’un placard, mais qui a gardé son petit délicieux goût… Un peu étrange, parce que ce sont des bonbons anglais, mais à la fois sucrés, avec une pointe d’acidité. »
Le journaliste décrit ses romans comme réjouissants, malicieux, qui donnent la pêche, comme quand on voit une bonne comédie musicale. « Ça constitue pour moi l’incarnation vraiment parfaite du fameux humour anglais. Un mélange d’ironie, de farce, de cynisme, mais de cynisme bon enfant avec beaucoup d’autodérision, ce qui est quand même un grand point. Et puis, il y a quand même beaucoup de subtilité, il y a aussi un peu de gravité dans son œuvre, notamment dans son œuvre autobiographique et plus sur la deuxième partie de sa carrière. »
Delphine Valentin, éditrice et traductrice : « Je pense qu’il a une place tout à fait à part parmi les écrivains anglais contemporains, avec Jonathan Coe, etc. Si on s’en tient au genre Campus Novel, c’est quelque chose d’assez particulier. Mais je pense que c’est un écrivain majeur et que La vie en sourdine, Thérapie sont des textes qui vont rester. Et aussi, il a écrit énormément de choses différentes. Il a aussi écrit des biographies fictionnelles qui sont brillantissimes. »

Cet article a été écrit par Francis