Aristote et la théorie de l’humour , Pierre Destrée
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Cet article offre une reconstruction de la théorie aristotélicienne de l’humour, tant descriptive que normative. Dans une première partie, surtout centrée sur le troisième livre de la Rhétorique, je montre que l’idée d’ « incongruité » est centrale dans la compréhension de ce qui rend un mot ou une expression « drôle » ou « humoristique ». Dans une seconde partie, je tente de reconstruire cette théorie d’un point de vue normatif (en m’appuyant surtout sur le chapitre de l’Ethique à Nicomaque dédié à la vertu du « sens de l’humour »), avec pour question centrale, « qu’est-ce qu’une bonne blague ».

Voici un résumé de l’article (rédigé par IA) :
1- La question de savoir si Aristote avait une théorie de l’humour est souvent abordée par les spécialistes, mais il semble que les preuves pour une telle théorie soient minces, en grande partie en raison de la perte du deuxième livre de la Poétique et de la faible fiabilité du Tractatus Coislinianus.
2. Cependant, l’auteur soutient que l’on peut reconstruire les fondements d’une théorie de l’humour verbal en se basant sur des passages de la Rhétorique d’Aristote, où il parle des différentes formes de blagues et de l’importance de la distinction entre ce qui convient aux hommes libres et ce qui ne leur convient pas en matière d’humour.
3. L’auteur se penche sur le concept d’incongruité dans l’humour, expliquant que l’humour repose sur des éléments qui vont à l’encontre de l’opinion attendue ou de la norme, ce qui provoque la surprise et le rire.
4. Un aspect important de l’humour verbal est le jeu de mots, qui est drôle lorsqu’il présente une incongruité paradoxale et inattendue. Aristote cite des exemples de jeux de mots comiques pour illustrer ce point.
5. L’auteur conclut que l’humour verbal est basé sur l’incongruité et l’inattendu, et que la comédie grecque, notamment chez Aristophane, repose sur l’usage habile de ces éléments pour faire rire le public.